Texte : Alexandre Metzger - 21 octobre 2021

La Saga Hidden

1988-1994 : Une série B de haut vol pour une suite dispensable…

En 1988, Jack Sholder livre un film efficace qui ne révolutionne pas le genre fantastique mais qui marque les cinéphiles et vidéophiles des années 1980-1990. Sa suite fauchée ne lui arrive pas à la cheville, mais si on lui accorde un peu de crédit, recèle quelques bonnes idées bien cachées…

Hidden I


Affiche française de Hidden 1Une caméra de surveillance. De jour. Une banque. Un homme apparaît à l’écran de dos. Après quelques secondes, il sort de son imperméable un fusil et tire sur la foule. Il ramasse des sacs de billets, se retourne vers la caméra, sourit, et la détruit d’un ultime coup de feu. Ainsi commence Hidden. Initialement, la scène avait été écrite pour être un hold-up en bonne et due forme, avec plusieurs plans pour décrire l’action. Devenue un unique plan fixe, elle résume à elle seule les choix auxquels un réalisateur peut être confronté lorsque la société de production, en l’occurrence New Line Cinema, impose une réduction des dépenses. Il en résulte une réponse maline, pertinente et diablement efficace, qui ne réduit en rien l’ambition de fabriquer un bon film mêlant action et fantastique. L’artisan derrière Hidden, Jack Sholder, pourra se targuer d’avoir remporté, à défaut d’un succès public, le Grand Prix au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1988, face à Robocop de Paul Verhoeven et Prince des Ténèbres de John Carpenter entre autres ! Imposture ou légitimité ? La carrière à suivre ne sera pas très glorieuse pour le réalisateur et les fans du robot-flic ont toujours un goût amer au fond de la gorge depuis cette fin des années 1980. Un goût même très amer qui pourrait ressembler, si l’on s’en approche, à une grosse sangsue noire et visqueuse…
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Hidden II


Affiche américaine de Hidden 2Réalisé sept ans après le film de Jack Sholder (presqu’une éternité), Hidden 2 fait partie de ces suites qu’on pourrait juger inutile de prime abord, et en réalité malheureusement même après visionnage. Hidden I est un film qui avait eu les honneurs d’une sortie en salles obscures avec un succès d’estime et pu, grâce à la lucrative et glorieuse époque de la K7 VHS, devenir culte pour beaucoup de cinéphiles. En 1994, Hidden II est un pur rejeton de l’ère vidéo, sorti en “direct to video” par New Line, société alors réputée pour décliner jusqu’à plus soif des franchises à succès en tant que producteur ou distributeur (La série des Freddy, Massacre à la Tronçonneuse II…). Certaines suites voient ainsi leur budget réduit à peau de chagrin pour une prise de risque minimum, au détriment d’une qualité parfois douteuse. Exit donc le réalisateur et ses acteurs phares, remplacés par des inconnus bien plus économiques, Hidden II est le parfait exemple de cette politique interne au début des années 1990…
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