FEFFS 2025
Films vus au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg en septembre 2025
Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, du vendredi 26 septembre au dimanche 5 octobre 2025. Films de la compétition, rétrospectives, crossovers,… Les films vus au jour le jour
Mārama
de Taratoa Stappard
Gothique. Horreur. Maori. Trois mots prononcés par le réalisateur après la projection pour résumer l’intention qu’il avait dès le départ pour son premier long-métrage. Situé au XIXe siècle, Mārama est clairement gothique et horrifique et sombrement maori. Une jeune femme d’origine maorie débarque en Angleterre après un long voyage depuis la Nouvelle-Zélande suite à une mystérieuse lettre reçue quelques mois plus tôt de la part d’un homme déclarant avoir des révélations importantes à lui faire. A son arrivée dans un superbe manoir, le père de l’homme lui apprend que son fils est mort quelques semaines plus tôt de la peste, et lui propose de rester pour s’occuper de sa fille âgée de 10 ans. Réticente, elle n’a pas vraiment d’autre choix, un voyage retour n’étant pas possible immédiatement. L’accueil est pourtant chaleureux, et une belle amitié débute avec la jeune fille. Malheureusement, elle va peu à peu découvrir de terribles vérités, sur son passé, sa famille, et se confronter à une culture à mille lieues de la sienne. A la fois ode à la culture maorie et devoir de mémoire dénonçant les ravages du colonialisme, Taratoa Stappard signe là une œuvre maîtrisée de bout en bout. Porté par une actrice totalement habitée par son personnage, le film glisse peu à peu vers une radicalité inévitable et salvatrice, rendant hommage à la puissance d’un peuple honteusement opprimé, dépossédé de sa terre par le monde soi disant civilisé. Cette histoire d’un autre temps, qui fait écho à tant d’autres, atteint au final un statut universel et terriblement contemporain.
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Honey Bunch
de Madeleine Sims-Fewer & Dusty Mancinelli
Diana et Homer forment un couple terriblement complice et amoureux. Elle est en fauteuil roulant et s’apprête à intégrer une clinique au sein de laquelle un médecin prodigue un traitement révolutionnaire capable de rétablir des personnes handicapées. Dans cette bâtisse isolée dans la forêt, les soins semblent porter leurs fruits, mais le comportement étrange de son mari et des membres de l’équipe soignante la font peu à peu douter des intentions réelles de cette expérience. A travers des personnages délicieusement brossés, un amour exacerbé et trop naïf pour y croire, le duo Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli réalise un film qui nous surprend et nous entraîne là où on ne l’attend pas. Jouant avec des codes familiers, parvenant à nous faire sans cesse douter de nos certitudes, Honey Bunch outrepasse les modes actuelles, s’accorde une auto-dérision jubilatoire et cerise sur le gâteau, se dote d’une bande sonore très élégante.
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The Holy Boy (La Valle dei Sorrisi)
de Paolo Strippoli
Le village de Remis en Italie est tragiquement connu pour un accident ferroviaire ayant eu lieu quelques années plus tôt. C’est là qu’est envoyé Sergio, un ancien judoka qui semble avoir perdu toute joie de vivre, pour un remplacement de trois mois en tant que professeur de sport. Malgré le drame ayant traumatisé tous les habitants, ceux-ci se montrent particulièrement accueillants et dégagent une joie de vivre inattendue. Lorsqu’un soir Sergio se noie dans l’alcool au point de devenir violent, une jeune femme l’emmene dans une cérémonie étrange durant laquelle un de ses élèves se montre doué d’un pouvoir particulier. Derrière son titre bien banal, The Holy Boy prend le temps de dévoiler une richesse thématique d’une rare maîtrise. Paolo Strippoli et son scénariste ont passé sept ans à écrire leur scénario qui aborde le fantastique, le drame et le film adolescent avec la même rigueur, offrant de multiples couches et sous-textes à une histoire qui n’en finit pas de surprendre. La foi, la culpabilité, la paternité, l’amour, la découverte de soi… la palette d’émotions humaines qui nous est proposée est impressionnante et offre au spectateur des moments poignants, violents et sans concessions. Une œuvre à vivre pleinement, et un réalisateur italien à suivre plus que jamais.
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The Home
de Mattias Johansson Skoglund
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The Forbidden City
de Gabriele Mainetti
Après On l’appelle Jeeg Robot et Freaks Out, le réalisateur italien poursuit son exploration des genres en situant à nouveau The Forbidden City en son pays. Scénario improbable où Rome devient le théâtre de combats de kung-fu, le film se révèle très rapidement un plaisir aussi coupable que jouissif. Portée par une actrice (et cascadeuse) incroyablement douée en matière d’arts martiaux (et de comédie), l’histoire nous entraîne dans un voyage entre la Chine et l’Italie, confrontant deux cultures totalement opposées. Mainetti confirme son talent de caméléon, parvenant à embrasser chaque genre avec la passion et l’ambition qu’il nécessite. S’il respecte les codes inhérents au film de combats, il n’oublie pas d’y glisser des touches de comédie italienne, de rendre hommage autant à sa culture qu’à celle venue d’Asie, y trouvant plus de points communs qu’il n’y paraît (les pâtes tout de même!). Réunis par un drame commun, Mei et Marcello vont devoir unir leurs forces et s’entraider pour découvrir les terribles vérités qui ont provoqué la morts de deux êtres aimés. L’Italie est décidément une terre promise pour le film de genre, et du kung-fu spaghetti, on en redemande!
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Noise
de Kim Son-Jin
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Disforia
de Christopher Cartagena
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Boorman and the Devil
de David Kittredge
Au milieu des années 1970, John Boorman est déjà un réalisateur remarqué et reconnu (Le Point de non-retour, Zardoz, Délivrance…). Lorsqu’on lui propose de réaliser la suite d’un des plus grands films d’horreur (et plus grands succès) de tous les temps, c’est pour lui l’opportunité de réaliser une œuvre meilleure que L’Exorciste premier du nom, qu’il n’affectionne pas particulièrement. L’Hérétique démarre donc par un scénario très ambitieux, s’éloignant du sensationnel gore pour s’orienter vers des thématiques plus intellectuelles, voire métaphysiques. Du casting aux équipes technique et artistique, tout laisse augurer une séquelle incroyable. L’avenir nous a prouvé le contraire. Le résultat sera décrié par les fans, estomaqués par le ridicule de certaines situations face à cet Exorciste 2 qu’ils n’imaginaient pas ainsi. Ce documentaire donne la parole au principal intéressé, John Boorman, ainsi qu’à son scénariste et d’autres artistes de Hollywood. Ils parviennent à nous faire comprendre l’histoire de ce naufrage, qui même s’il demeure une suite mineure, n’est pas dénué d’ambitions, de prouesses visuelles et de scènes de grande qualité. Boorman, âgé de plus de 80 ans en gardera une amertume éternelle, mais cet échec lui aura néanmoins ouvert l’esprit sur la nécessité de considérer le public comme un facteur essentiel dans la destinée d’un film…
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Que ma volonté soit faite
de Julia Kowalski
Dans une campagne reculée de France, Nawojka travaille durement avec son père et ses deux frères à la ferme. D’origine polonaise, ils sont très appréciés par le village. Tandis qu’une jeune femme fait son retour dans la maison d’en face, leurs vaches commencent à développer une maladie étrange. Hasard ou coïncidence? Les soupçons ne tardent pas à se tourner vers cette voisine à la réputation sulfureuse. Nawojka va pourtant être attirée par cette femme qui l’encourage à quitter cet environnement suffocant. Tiraillée entre le devoir de famille et un pouvoir qu’elle aurait hérité de sa mère, elle va peu à peu révéler sa nature enfouie depuis longtemps. A travers son film qui s’ancre dans le réel et le rustique, Julia Kowalski nous propose un fantastique malheureusement convenu et peu assumé, effleurant certaines thématiques intéressantes au détriment d’autres, bien moins originales.
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Trapped
de Qi Zhang
Petite ville de Chine quasi abandonnée, frontalière au Tibet, Mangya a depuis longtemps perdu de sa superbe et seuls quelques habitants y vivent encore paisiblement, dérangés de temps à autre par les tempêtes de sable. Ce calme va être brisé par l’arrivée d’un chef de gang sorti de prison, accompagnés de dizaines d’hommes de main, venus récupérer de nombreux butins enfouis depuis des années dans la paisible cité. Les trois policiers locaux vont devoir mener l’enquête et affronter le désordre instaurés par ces visiteurs. Sympathique mélange des genres (western, policier, action,…), Trapped procure un malin plaisir à brouiller les pistes et malmener ses personnages à travers des situations originales qui font changer de route la trajectoire que l’on imaginait. Mais trop de longueurs et de discussions interminables réduisent l’attention qu’on pouvait porter à ce film et nous font presque dire « C’est quand qu’on arrive? ».
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The Dutchman
de Andre Gaines
The Dutchman est à l’origine une pièce de théâtre des années 1960, transposée ici à l’écran et intégrée dans une histoire plus étendue. Clay et Lula traversent une crise de couple dans laquelle lui semble incapable d’exprimer ses ressentiments. Après une séance à deux chez un psy, ils repartent chacun de leur côté. Clay, en prenant le métro, va être confrontée à une femme qui tente de le séduire. D’abord réticent, il va succomber à ses charmes, s’embarquant sans le savoir dans un inquiétant tourment émotionnel et psychologique. La force du récit original, loin d’être datée, est amplifiée par des thématiques actuelles qui procurent à ce film des questionnements universels, naviguant entre malaise et remise en question morale. Certains propos un peu trop appuyés ôtent quelque peu la subtilité de certaines situations mais le film ne peut laisser personne indifférent.
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Bulk
de Ben Wheatley
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Deathstalker
de Steven Kostanski
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The Surrender
de Julia Max
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Touch me
de Julia Max
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